Qu’est-ce que les troubles neurodéveloppementaux ou cognitifs ?

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Mon témoignage de maman d’enfants dys

Les troubles neurodéveloppementaux et cognitifs sont des conditions qui affectent le développement et le fonctionnement du cerveau et du système nerveux central. Ces troubles peuvent avoir un impact significatif sur divers aspects de la cognition, du comportement, des compétences sociales et de l’adaptation quotidienne d’une personne. 

Dans cet article, je ne développerai que ceux que je connais pour les côtoyer au quotidien, pour m’étonner à chaque fois de leur existence, de leur persistance, de leur originalité, de leur talent caché et des stratégies adoptées pour y échapper. À travers cet article, j’espère aider certains parents à reconnaître les troubles neurodéveloppementaux ou cognitifs de leurs enfants et ainsi pouvoir les aider à les surmonter.

1. Trouble des fonctions exécutives ? 

Qu’est-ce qu’un trouble des fonctions exécutives ?

Un trouble des fonctions exécutives est un trouble neurologique qui affecte la capacité d’une personne à planifier, organiser, réguler et exécuter des tâches complexes. Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus mentaux qui nous permettent de gérer notre comportement afin d’atteindre des objectifs spécifiques. Elles incluent des compétences telles que l’attention, la mémoire de travail, la flexibilité mentale, l’inhibition, la planification,la prise de décision, la résolution de problèmes, le raisonnement et le contrôle du comportement, des impulsions.

Les personnes atteintes d’un trouble des fonctions exécutives peuvent avoir des difficultés à démarrer une tâche, à la terminer dans les délais prévus, à organiser leurs pensées de manière logique, à s’adapter aux changements ou à réguler leurs émotions et leurs comportements. Ces difficultés peuvent avoir un impact significatif sur leur capacité à fonctionner efficacement dans leur vie quotidienne, que ce soit à l’école, au travail ou dans leurs relations interpersonnelles.

Comment le trouble des fonctions exécutives se manifeste chez mes enfants ? 

J’ai le souvenir de la maîtresse de mon fils en CP qui s’arrachait les cheveux avec son organisation. Je me souviens qu’elle m’avait interpellée  à la sortie de l’école pour me dire que pour trouver un crayon, mon fils, avait retourné tout son cartable par terre au milieu de ses camarades et que les crayons roulaient, les feuilles volaient, les cahiers étaient éventrés… Je n’étais pas choquée plus que ça et je m’attachais à vérifier son cartable pour l’aider à ranger ses affaires. Ensuite, sont venus les exercices avec une consigne puis, avec plusieurs consignes. Je voyais bien que les consignes successives le perdaient. Généralement, il en oubliait une ou ne savait plus ce qu’il devait faire, ni dans quel ordre… 

Lorsqu’il avait des exercices à faire, soit il trouvait le résultat ou la solution tout de suite, soit chercher lui coûtait et il s’énervait tout de suite. Je me disais qu’il n’aimait pas chercher, qu’il ne prenait pas le temps d’analyser et/ou qu’il était trop impulsif ou stressé pour trouver.

Apprendre était encore un effort ! Il passait beaucoup de temps à essayer d’apprendre et je lui faisais réviser ou copier car il a une mémoire visuelle… Malheureusement, les résultats n’étaient pas souvent à la hauteur de l’investissement. En fait, je voyais qu’il ne faisait pas le lien entre la question qui  était posée dans le contrôle et le passage de la leçon dans lequel se trouvait la réponse. Souvent, je lui prouvais qu’il savait la réponse en lui reformulant la question et là, c’était plus clair pour lui. Certains professeurs utilisaient des cartes mentales, cette technique de mémorisation fonctionne bien avec mon fils.

De même, dans les rédactions, structurer sa pensée est une tâche complexe pour lui. Toute l’information ressort brute sans avoir été traitée, reformulée et adaptée. Les professeurs me disent qu’il y a « de l’idée », que c’est créatif et que cela peut être intéressant mais qu’il y a un grand tri à faire dans ses récits. 

Cela le décourageait ainsi il tomba dans la spirale de l’échec. « Ah quoi bon se donner la peine d’apprendre ? » me disait-il. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’anormal et qu’il fallait s’entourer de professionnels. J’étais loin de m’imaginer qu’il avait un trouble des fonctions exécutives. J’ai d’ailleurs découvert ce terme, lors de la restitution du bilan neuropsychologique. Je n’avais jamais entendu parler de ce trouble ; j’étais stupéfaite. Souvent, les institutrices me disaient qu’il manquait d’autonomie, qu’il était fainéant, qu’il était immature… Suite au bilan, un PAP a été mis en place au collège ce qui l’a aidé dans ses apprentissages. Il a même eu le brevet avec mention Assez Bien. En effet, comme il a bénéficié des aménagements pédagogiques comme la reformulation de la consigne, le tiers temps supplémentaire… il a pu aborder cet examen avec plus de confiance et avoir, enfin, un résultat satisfaisant !!!

2. Trouble de l’attention 

Qu’est-ce qu’un trouble de l’attention ? 

Un trouble attentionnel affecte la capacité d’une personne à se concentrer, à rester attentive et à contrôler ses impulsions de manière appropriée. Ce trouble peut se manifester de différentes manières et peut inclure le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), le trouble de l’attention sans hyperactivité (TDA), et d’autres troubles qui entraînent des difficultés à maintenir une attention soutenue, à rester concentré sur des tâches ou à contrôler les impulsions.

Les symptômes d’un trouble de l’attention peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils peuvent inclure une incapacité à rester concentré sur une tâche, des difficultés à suivre des instructions, des oublis fréquents, des problèmes d’organisation, des erreurs d’inattention, des difficultés à gérer son temps et à s’engager dans des activités qui demandent une concentration soutenue.

Un trouble de l’attention peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne d’une personne, y compris sa réussite scolaire, son travail, ses relations interpersonnelles et sa qualité de vie en général. Le traitement du trouble de l’attention peut inclure une combinaison de thérapies cognitivo comportementales, psychologiques, médicamenteuse ou non, et de stratégies d’adaptation pour aider la personne à gérer ses symptômes et à améliorer son fonctionnement quotidien.

Comment le trouble de l’attention se manifeste chez mes enfants ? 

Pour le coup, c’est un trouble que j’ai identifié très rapidement chez mes enfants ! En effet, c’était des bébés qui ne faisaient presque pas de sieste, qui ont marché très tôt (entre 10 mois et 1 an) puis, des jeunes enfants qui bougeaient en permanence : courir, grimper, escalader… les moments calmes étaient très rares. Ensuite, en maternelle, dès qu’ils faisaient des ateliers, les instituteurs me disaient que leur temps de concentration était très limité. Le moindre bruit ou mouvement capte leur attention. Le moindre temps mort les propulse dans leurs pensées ou dans un moment de rêverie. Une professeure avait pris l’image suivante : « Difficile d’arriver jusqu’à la planète Achyl !  Il est très loin dans la rêverie. »

Au niveau des leçons, on est généralement à 20 minutes de concentration ensuite, mon fils bouge sur son siège, souffle, joue avec son crayon, n’écoute plus. Il est comme un lion en cage, il étouffe. Cela ne sert donc à rien, il faut prendre le goûter ou courir autour de la maison… Imaginez le calvaire que cela était pour mes enfants et moi de faire les cours à la maison pendant les périodes de confinement !

Régulièrement ils se font punir en fin de cours. Quand leur réserve d’attention est épuisée, ils jouent avec un tube de colle, cherchent le regard des copains, bougent sur leur siège… bref ils perturbent la classe et se font punir. 

À la maison, les repas ne durent jamais très longtemps car ils ne tiennent pas sur leur siège. L’avantage est que j’ai toujours des volontaires pour aller chercher la suite du repas. « Les chiens ne font pas des chats »: mon mari a ce même trouble. Ainsi, je me retrouve régulièrement seule à table, au bout de 20 minutes 🤣. On a des anecdotes amusantes où mes enfants invitent des copains à manger à la maison et où je me retrouve seule à manger en tête à tête avec eux. C’est plutôt cocasse comme situation !

 Je vous invite à consulter l’article suivant qui traite des problèmes de concentration : https://www.happydys.fr/la-concentration-chez-les-enfants-en-difficulte-dapprentissage-et-les-dys/#more-203

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