Qu’est-ce que la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie ?

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Mon témoignage de maman d’enfants dys

Il existe de nombreux troubles dys. Dans cet article, je ne développerai que ceux que je connais pour les côtoyer au quotidien, pour m’étonner à chaque fois de leur existence, de leur persistance, de leur originalité, de leur talent caché et des stratégies adoptées pour y échapper. À travers cet article, j’espère aider certains parents à reconnaître les troubles dys de leurs enfants et ainsi pouvoir les aider à les surmonter.

La dyslexie

Qu’est-ce que la dyslexie ? 

La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage écrit qui affecte principalement la lecture et l’écriture chez les individus qui autrement ne présentent pas de problèmes intellectuels, sensoriels ou psychologiques apparents. Les personnes dyslexiques peuvent avoir des difficultés à identifier les mots, à comprendre le sens des phrases ou à déchiffrer correctement (inversions, confusions, méconnaissances de graphies…). La lecture est donc coûteuse, fatigante, hésitante, hachée. La lenteur est également un facteur à ne pas négliger et à prendre en compte. Cependant, la dyslexie ne signifie pas que l’individu a une intelligence réduite ; en fait, de nombreux dyslexiques ont des capacités intellectuelles tout à fait normales voire supérieures à la moyenne.

Comment la dyslexie se manifeste chez mes enfants ? 

Avant que l’on me dise que ma fille était dyslexique, je ne savais même pas ce que cela voulait dire exactement. Quand elle entra en CP, elle reconnaissait les lettres de son prénom et les voyelles. Elle ne reconnaissait pas les consonnes ; elles ne se fixaient pas dans sa mémoire. Elle n’arrivait pas non plus à mémoriser l’alphabet. Finalement, c’est en chantant l’alphabet qu’elle arriva à retenir les lettres, d’un point de vue auditif. Visuellement, cela posait toujours problème. En effet, elle faisait des confusions entre les lettres b et d, entre p et q et entre m et n. Plus elle avançait dans la lecture, plus les difficultés s’additionnaient. Ainsi, les confusions de lettres combinées s’ajoutèrent comme le trio : ou, oi et on. Ensuite, s’invitèrent les inversions de lettres (exemple : tar et tra)… Enfin, les graphies complexes, la grammaire et la conjugaison la perdirent… Quelle complexité de savoir quelles étaient les syllabes des mots, de ne pas perdre le sens de la phrase et d’avoir une lecture fluide. Quelle galère pour elle l’apprentissage de la lecture et de l’écriture ! Grâce à son courage et à sa persévérance, à des images mentales, à une rééducation orthophonique, à des personnes bienveillantes et patientes (comme son institutrice, sa maîtresse du rased, son orthophoniste et moi), elle a surmonté ses difficultés et fin de CE2, elle lisait presque comme les autres. Cependant, si elle est, ne serait-ce qu’un peu, fatiguée ou énervée, elle fait systématiquement des confusions ou des inversions. Elle doit être vigilante en permanence. Aujourd’hui, collégienne, parfois, je lui demande d’écrire un mot et elle écrit un synonyme. Je lui dis « Mais, pourquoi as-tu écrit ce mot à la place du mot que je t’avais donné ? » et elle peut me répondre : “Ben, cela veut dire la même chose et il n’y a pas de “d” dans ce mot, c’est mieux !”. Voilà une stratégie pour éviter d’être confrontée à son trouble.

La stratégie : mon fils a utilisé des ruses pendant des années pour cacher ses difficultés. Néanmoins, elles peuvent le rattraper à tout moment. Un jour, lors de sa séance de rééducation en orthoptie, l’orthoptiste donna un exercice de discrimination visuelle à mon fils. Il devait entourer tous les p sur une feuille où les lettres p et q étaient mélangées. Il a entouré tous les q !

Cet exemple est pour montrer que quelles que soient les stratégies mises en place pour pallier à leurs difficultés, ils peuvent être rattrapés à tout moment par leur  “nature”.

La dysorthographie 

Qu’est-ce que la dysorthographie ? 

La dysorthographie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage écrit qui affecte la capacité d’une personne à orthographier correctement les mots. Ce trouble est généralement observé chez les enfants en âge scolaire, bien qu’il puisse également affecter les adultes. Les personnes dysorthographiques peuvent avoir des difficultés à mémoriser l’orthographe correcte des mots, à comprendre les règles grammaticales et orthographiques, ainsi qu’à organiser correctement les lettres dans les mots.

Comment la dysorthographie se manifeste chez mes enfants ? 

Chaque semaine, en primaire, mon fils avait une auto-dictée à apprendre et à mémoriser. Il avait beau la préparer à l’avance dans la semaine, souligner les mots compliqués, la faire et la refaire jusqu’à 6 fois dans le week-end. Rien n’y faisait, il faisait des fautes et des fautes différentes d’une dictée à l’autre. La dictée était devenue un véritable moment de crispation et de stress pour lui ! Ma fille qui a été détectée dès le CP a bénéficié des aménagements pédagogiques. Les dictées à trous ont été mises en place ce qui lui a permis de se concentrer uniquement sur certains mots et de pouvoir mieux vivre et réussir l’exercice.

Ma fille plus décomplexée assume ses fautes, elle dit souvent “j’écris comme j’entends”. La dysorthographie est difficile à surmonter car l’orthographe des mots ne se fixe pas dans leur mémoire. La grammaire et la conjugaison sont des principes qui ne leur sont pas toujours logiques ou évidents. On dit que la lecture aide. Certes ! Cependant, pour des enfants pour qui la lecture est coûteuse et fatigante, tous les voyants sont sollicités pour lire et comprendre les mots, le sens des phrases… finalement, l’orthographe n’est pas mémorisée. Le point positif est que l’orthographe n’est plus sanctionnée dans les matières autres que le français. Les élèves peuvent donc s’exprimer sans avoir la boule au ventre d’être pénalisés par l’orthographe. J’espère qu’ils arriveront à surmonter cette dysorthographie car dans le milieu professionnel, le regard est très critique vis-à-vis des personnes qui font des fautes d’orthographe. La dyslexie du ministre des affaires étrangères en est le meilleur exemple : 

https://www.lejdd.fr/societe/cela-na-aucune-implication-sur-mon-travail-stephane-sejourne-se-confie-sur-sa-dyslexie-141356

La dyscalculie

Qu’est-ce que la dyscalculie ? 

La dyscalculie est un trouble spécifique de l’apprentissage des mathématiques qui affecte la capacité d’une personne à comprendre et à manipuler les nombres et les concepts mathématiques, malgré une intelligence normale et des opportunités d’apprentissage adéquates. Les individus atteints de dyscalculie peuvent avoir des difficultés  à traiter des données numériques, à effectuer des  calculs et des opérations mathématiques de base, à comprendre les concepts numériques, à mémoriser des faits arithmétiques et à résoudre des problèmes mathématiques (avec plus ou moins de difficultés en ce qui concerne le raisonnement, la logique).

Comment la dyscalculie se manifeste chez mes enfants ? 

A la fin de la moyenne section, les enfants doivent savoir compter jusqu’à 30. Ma fille comptait jusqu’à 15, difficile d’intégrer les nombres de 16 à 20. Ensuite, quand elle dut compter jusqu’à 100, elle n’arrivait pas à passer la barre de 60. Visuellement, elle n’arrivait pas à écrire les chiffres surtout le 2, 4, 5, 7 et 9. Elle les écrivait à l’envers. L’orthophoniste avait dessiné des yeux sur les chiffres. La direction des yeux lui indiquait dans quel sens devaient être écrits les chiffres. Puis, compter jusqu’à 100 a été acquis progressivement. Cependant, elle disait un chiffre et puis l’autre, comme 68, « un six et un huit ». Pour l’acquisition du comptage, sa maîtresse du Rased la faisait travailler avec des colonnes de legos qu’elle empilait : les rouges étaient les dizaines et les bleus les unités. Je redoutais l’étape des opérations… A ma grande surprise, ma fille les faisait très bien. Son opération favorite était la soustraction. Alors, c’est incroyable, elle a tout le raisonnement mathématique mais impossible de lui faire lire le résultat : un 1, un 8 et un 6. Impossible non plus de lui faire apprendre les tables de multiplication. Elle a une stratégie en comptant sur ses doigts pour les tables de 2, 3, 5 et 9. Elle ne connaît toujours pas celles des autres chiffres alors elle a ses tables toujours près d’elle. En revanche, elle sait faire une multiplication sur le papier. Même si ses stratégies sont efficaces, elles entraînent une certaine lenteur qui la pénalise pour le calcul mental. 

Enfin, résoudre les problèmes est un exercice qui la met en difficulté également : comprendre l’énoncé, faire les calculs demandés et expliquer son raisonnement sur le papier. Grâce à son raisonnement logique, ma fille arrive bien souvent à les résoudre mais cela lui prend plus de temps que les autres et demande un énorme effort.

Plus elle grandit, plus de nouveaux exercices la mettent en difficulté comme le calcul en ligne, les fractions… et “compter sur ses doigts” n’est pas bien vu par ses camarades… Je vois qu’elle réfléchit à de nouvelles stratégies et pour cela, elle redouble de créativité !

On parle peu de la dyscalculie et pourtant, c’est vraiment handicapant dans le quotidien des enfants pour lire une date, lire l’heure, lire les nombres, le calcul mental,…

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