Qui est la Happy Dys Family ?
Je suis Stéphany, maman de 2 enfants et belle-maman des 2 enfants de mon conjoint. Tous les 6, nous avons vécu ensemble pendant une dizaine d’années. Je les ai accompagnés tous les 4 dans leur scolarité. Pour comprendre Happy Dys et la raison d’être de ce blog, je vais vous livrer un bout de mon histoire.
Mes enfants
Merewyne, ma grande fille confondait des lettres, elle avait du mal à différencier certaines lettres en primaire. Puis, tout s’est fixé progressivement au collège. Ambitieuse et déterminée, elle a aussi fait d’énormes efforts pour lutter contre ses fautes d’orthographe qu’elle dit avoir « domptées ». Elle fait aujourd’hui de brillantes études dans l’événementiel sportif.
Ulysse, mon grand garçon a une mémoire d’éléphant, beaucoup de facilités, seul hic : l’orthographe (sa bête noire !). Globalement, l’école ne l’intéressait pas et surtout il ne voyait pas pourquoi il fournirait plus d’efforts que d’écouter en classe 😂 ! Après un parcours en dents de scie, il excelle également dans des études passionnantes dans l’animation 3D.
Achyl, mon jeune garçon a toujours eu des difficultés scolaires : de la graphie en maternelle, apprendre une dictée ou une leçon en primaire puis comprendre les consignes, lire avec fluidité, organiser sa pensée… Fin de l’année de CM2, à la réception de son bulletin, il s’est effondré en me disant : « Tu te rends compte, Maman, tu as vu combien je travaille et je suis avant-dernier de la classe. » Ce jour-là, j’ai réalisé qu’il avait peut-être de réelles difficultés et que nous devions nous entourer d’un professionnel…
Deux mois après, juste après les vacances d’été, la petite dernière Yaëlle, 5 ans et demi, entrait en CP. Le soir en rentrant de l’école, dès que je disais : « Allez, on va faire les devoirs », elle courait se cacher, elle hurlait pour ne pas les faire. C’était la crise de larmes ! Je demandais conseil à la maîtresse qui me jeta : « Tout de façon, il n’y en a aucun qui connaît les lettres, le travail de maternelle n’a pas été fait… ». Inquiète, je demandais à une pédopsychiatre qui me dit tout de suite : « Je vous prescris un bilan orthophonique. »
Il s’en suit 3 mois de recherches intensives où j’appela tous les orthophonistes sur un rayon de 30km autour de notre domicile et où je ne reçus que des refus :
- « Désolée, je n’ai pas de place. » ;
- « Désolée, je ne prends plus de patient. » ;
- ou Personne ne me rappelait…
J’étais désemparée… alors que j’étais en séance de kiné, je demandais à mon kiné s’il connaissait une orthophoniste. Il me répondit : Oui, Julie, une connaissance de longue date ! Il la contacta pour moi : « Victoire !!! » Mais pas tant que ça… Nous réussissions à nous joindre par téléphone et là, elle me dit : « Oui, alors, je n’ai qu’un créneau de disponible : le mardi à 15h30. » Et là, ma voix répondit avec assurance et enthousiasme : « Oui, c’est parfait ! » Mon cerveau réfléchissait à 100 à l’heure pour trouver une solution : « Mais, comment vais-je faire ? » et mon visage se décomposait dans le même temps…
Cadre en entreprise, connectée en permanence, je m’échappais de mon bureau tous les mardis à 14h50 pour récupérer ma fille à l’école, aller chez l’orthophoniste, l’attendre le temps de sa séance et repartir à la maison soit minimum 1h45. Je rattrapais mes heures de travail, dans la voiture le temps de la séance et le soir. Tant pis, rien n’était plus important pour moi que l’équilibre de mon enfant ! Le verdict tomba rapidement : forte suspicion de dyslexie pour ma fille.
En parallèle, mon fils devait faire une série de bilans ergothérapique, ophtalmologique, orthoptie, neuropsychologique et orthophonique. Une fois, tous ces bilans effectués au bout d’un an et demi, il fût diagnostiqué dyslexique, dysorthographique, trouble des fonctions exécutives et trouble de l’attention.
Comment moi, maman si aimante, si attentive, si passionnée par ses enfants, n’ai-je pas vu, n’ai-je pas compris plus tôt ses difficultés ? Comment se fait-il que les enseignants n’aient rien vu, ni rien suspecté ? Achyl est un enfant qui ne parle pas beaucoup et qui montre un désintérêt prononcé pour l’école et pour cause… Conscient de ses difficultés et de sa lenteur, il a mis en place des stratégies pour les cacher.
Les troubles dys sont très souvent génétiques et effectivement, tout s’est éclairé pour mon mari qui a compris sa dyslexie et sa dysorthographie en découvrant celle de nos enfants et leur fonctionnement… Lorsque l’on parlait de l’école, il disait toujours qu’il était mauvais et non intéressé par l’école. Il a décroché un BEP Comptabilité après plusieurs redoublements et a pris cette voie par opportunité. En effet, l’emploi du temps de cette filière lui permettait de vivre sa passion pour le théâtre, l’autre moitié du temps. Il a été suivi par une orthophoniste pendant 4 ans mais sans savoir exactement pourquoi. À l’époque, les troubles dys étaient peu diagnostiqués. Son parcours professionnel est atypique : comédien, serveur, cuisinier, manager de restaurant, traiteur, commercial agro-alimentaire, restaurateur de véhicules de collection, menuisier et technicien télécom. Un hyperactif dyslexique et dysorthographique avec des mains en or !
Mais revenons à Yaëlle, ma fille la plus jeune, fin de CE1, Julie, son orthophoniste a pu mettre un diagnostic sur ses troubles : dyslexique, dysorthographique, dyscalculique et trouble de l’attention. Toutes les semaines, elle suit une séance de 30 minutes d’orthophonie. Douce, patiente, à l’écoute et très créative, Julie donnait des dessins, des moyens mnémotechniques, des repères graphiques, des jeux, des histoires, des trucs et des astuces à ma fille, pour reconnaître les lettres, pour lutter contre ses confusions, ses inversions de lettres, pour mémoriser les graphies, pour augmenter sa vitesse de lecture, pour lutter contre sa lenteur, pour l’aider à comprendre les consignes…
Grâce aussi à sa volonté de réussir et à sa persévérance, Yaëlle s’est mise à lire de mieux en mieux. Depuis la fin de CE2, elle avait rattrapé son retard et lisait presque comme les autres. Bien sûr, si elle a un moment d’inattention ou si elle est fatiguée, elle peut se mettre à confondre les lettres mais elle a appris aussi à se corriger toute seule.
Aujourd’hui, Julie la suit toujours mais ma fille n’est pas en décrochage scolaire et est bien dans sa classe. Julie a trouvé un créneau pour suivre mon garçon qui lui doit s’orienter vers une filière professionnelle. Elle l’aide à surmonter ses difficultés en orthographe, en grammaire, en lecture toujours en utilisant des outils adaptés à son système de pensée. Avec elle, il reprend confiance.
- Je suis consciente de la chance que j’ai eu d’avoir un travail qui me permette de concilier temps de travail et temps pour courir chez l’orthophoniste et tous les autres spécialistes.
- Je suis consciente de la chance que j’ai d’avoir eu les moyens pour payer tous ces bilans, ces séances et ces trajets (eh oui, tout n’est pas pris en charge par la sécurité sociale).
- Je suis consciente d’avoir eu la chance de rencontrer une professionnelle comme Julie qui, grâce à l’amour pour son métier, sa volonté pour aider les enfants et sa créativité, aide mes enfants à apprivoiser leurs difficultés.
J’ai souhaité créer Happy Dys :
- – pour que les enfants dans la même situation que les miens soient compris et aidés dans leur apprentissage,
- – pour que les parents qui n’ont pas la possibilité d’emmener leur enfant chez un spécialiste aient un début de solution avec des moyens d’aide, puissent comprendre leurs enfants et bénéficier de conseils avec notre vécu et expérience.
- – pour que les enseignants aient des outils pour détecter les élèves en difficulté d’apprentissage.
Je remercie Julie de m’avoir rejoint dans l’aventure « Happy Dys ». Je la remercie de sa confiance, de son engagement et de son envie de partager et d’aider les enfants. Grâce à elle, nous avons pu développer cette méthode basée en grande partie sur son imaginaire, ses connaissances et son expérience auprès des enfants dys.
Ensemble, nous voulons que tous les enfants entrant dans l’apprentissage de la lecture
ou ayant des difficultés dans l’apprentissage de la lecture
soient bien dans leurs baskets et Heureux !
Rejoignez-nous dans la communauté Happy Dys !!!