La galère pour avoir un rendez-vous chez l’orthophoniste pour les enfants puis, pour s’y rendre…

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En vous racontant mon histoire sur la page https://www.happydys.fr/happy-dys-family/, j’expliquais combien il m’avait été difficile de trouver un ou une orthophoniste pour faire un bilan et qui accepte ensuite d’assurer la prise en charge de mon enfant, si besoin. Je pense que j’avais appelé tous les orthophonistes du secteur sur un rayon de 30 à 50 km autour de mon domicile. Au bout de 3 mois, épuisée et désespérée, j’avais trouvé par connaissance interposée mais en pleine semaine et en pleine journée ! Malgré la complexité d’un rendez-vous « mal placé », il fallait absolument saisir cette opportunité pour que ma fille puisse, enfin, avancer…

Avec du recul, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance… En effet, la Fédération Nationale des Orthophonistes estime le temps d’attente pour avoir un premier rendez-vous entre 12 et 18 mois. Pendant ce temps-là, l’enfant va à l’école et progresse moins vite que les autres ce qui peut entraîner des conséquences sur son parcours scolaire ainsi que sur son psychisme.

Mon cas est loin d’être un cas isolé ! Pas plus tard que la semaine dernière, ma fille avait invité une de ses amies du poney. Nous nous entendons bien avec la maman et du coup, c’est un rdv de copines mère et fille. À table, nous parlions et Louise disait qu’elle avait du mal à lire à l’école, elle était plus lente que les autres et elle était pénalisée par rapport aux autres. Sa maman lui dit : « Oh mais ça va mieux maintenant ! » Louise roula des yeux et poussa la bouche en laissant sortir un petit : « Bof ! »
Tout de suite, je dis à sa maman : « Mais elle ne voit pas un orthophoniste ? » 
Sa maman m’expliqua que la seule orthophoniste qui lui avait donné un créneau était à 50 km de chez elle. Les rendez-vous étaient le mercredi matin. Esthéticienne libérale, elle devait donc annuler ses rendez-vous professionnels et prendre la matinée pour emmener la petite. D’un point de vue budgétaire et organisationnel, elle était bloquée. En effet, elle avait un manque à gagner d’environ 240 euros par mercredi avec les rendez-vous professionnels qu’elle devait annuler. Elle devait ajouter le coût de l’essence et du péage pour se rendre au rendez-vous soit environ 15 euros aller et retour. Enfin, la consultation était de 30 minutes. Elle comprenait que cette séance de 30 minutes était importante pour sa fille mais budgétairement parlant et rapport effort/temps passé, elle ne s’en sortait plus… Et je lui dis : « Mais du coup, comment fais-tu ? Je la fais lire et je l’aide. » Elle m’avoua ne pas avoir la technique ni les mots mais faire de son mieux… 

Oui, oui, bien sûr, on peut vivre sans traiter ses difficultés d’apprentissage. Le problème est que ces difficultés s’accentuent en grandissant : les devoirs se complexifient et les stratégies mises en place pour lire et comprendre les textes ne suffisent plus. L’adolescence pointe le bout de son nez et les jeunes n’ont pas toujours la force de s’accrocher. On va droit vers un rejet ou décrochage scolaire, une perte d’estime de soi… 

Le désert médical en orthophonie est un problème bien identifié en France.

La FNO (Fédération Nationale des Orthophonistes) déclare depuis 2018 que la pénurie d’orthophonistes est un enjeu majeur de santé publique.
D’après l’éducation nationale, il y aurait à l’école plus de 264 000 enfants en difficulté d’apprentissage dans le premier degré donc seulement en primaire sans compter les collégiens et lycéens donc…

En France, il y a 26 000 orthophonistes ce qui est trop peu. Il faut savoir qu’un orthophoniste n’est pas exclusivement dédié aux difficultés d’apprentissage, ni aux troubles dys. Ce spécialiste traite toutes les pathologies suivantes : troubles du langage oral (articulation, bégaiement, dysphasie, retard de langage et de parole..), troubles du langage écrit (dyslexie, dysorthographie..), trouble du raisonnement logico-mathématique et de la cognition, troubles neuro-dégénératifs (Alzheimer, Parkinson, SEP), troubles acquis d’origine cérébrale (traumatismes crânien, Avc), troubles du développement (spectre autistique), troubles d’origine génétique (trisomie 21), troubles liés à la prématurité, troubles de la voix et de l’audition. Le champ d’intervention des orthophonistes est large.

La liste d’attente : un espoir parfois vain

Vous avez réussi à vous entretenir avec un ou une orthophoniste mais il n’a pas de créneau disponible. Vous pouvez lui demander de vous mettre sur sa liste d’attente. À chaque rentrée scolaire et même durant l’année, des places se libèrent car des enfants n’ont plus besoin de prise en charge ou souhaitent arrêter le suivi car ils compensent désormais leurs difficultés et ont pour la plupart des aménagements mis en place en classe.
Pour certains parents, à chaque rentrée scolaire, c’est l’espoir qui renaît… mais qui peut s’éteindre aussi. Pour éviter ce genre de situation, la FNO a mis une liste d’attente territoriale commune. Vous pouvez vous y inscrire, dès qu’un ou une orthophoniste a un créneau qui se libère, la personne dont le nom est en premier sur la liste d’attente est contactée. Pour tout savoir sur la liste d’attente territoriale commune, cliquez sur https://www.fno.fr/acces-aux-soins/

Être sur une liste d’attente est un espoir mais également une incertitude. Ne pas savoir, ne pas avoir d’échéance, ni de solution pour aider son enfant est très frustrant. Attendre…mais l’enfant ne peut peut-être pas attendre ! Pour lui, c’est le moment de travailler sur ses difficultés pour pouvoir suivre en classe, pour pouvoir évoluer en même temps que les autres élèves de sa classe. Le parent se sent impuissant d’autant plus qu’il sait que son enfant en a besoin maintenant. C’est pour cette raison que nous avons créé Happy Dys qui est une solution pour pallier à cette attente et qui aide votre enfant au moment où il en a besoin.

Quelles sont les galères pour les parents ?

On le voit bien, le problème de trouver un orthophoniste pour les parents est multiple :

  • Dans un 1er temps, obtenir un rendez-vous chez un(e) orthophoniste pour faire un bilan. Il faut bien s’assurer que l’orthophoniste pourra assurer la prise en charge, si le besoin est confirmé. En effet, certain(e)s font les bilans mais n’ont plus de créneaux disponibles pour assurer la prise en charge.
  • Ensuite, il faut que le créneau corresponde à vos disponibilités. Effectivement, le mercredi est un jour très prisé tout comme les places en fin de journée souvent réservées aux collégiens… Attendez-vous à ce que l’on vous propose lundi à 10h ou mardi à 15h ou encore jeudi à 16h…
    Là, on dit : Bonjour la galère ! Je précise que chaque exemple cité est du vécu. Il faut :
    o vous libérer de votre travail : pas toujours possible ou facile… entre la réunion avec son patron qu’il faut décliner, la réunion « surprise » que l’on fait dans la voiture, l’urgence à traiter,…
    o récupérer l’enfant à l’école et le plus souvent dans sa classe : récupérer son enfant hors des plages de sortie est compliqué entre la sonnette qui ne marche plus, personne à l’interphone qui ne répond, la maîtresse qui a oublié de vous dire qu’ils faisaient sport et qui sont donc au dojo ou la récupérer en pleine séance de cinéma,… était-ce l’école de ma fille qui était mal organisée ou est-ce partout pareil ?
    o courir chez l’orthophoniste pour une séance de 30 minutes : pas d’embouteillage en campagne mais un tracteur qu’on ne peut pas doubler sur des kilomètres, des travaux où il faut faire un détour de 3 km en plus pour retomber sur son chemin, la panne de voiture,… En ville, je présume que les galères sont plutôt les embouteillages, les grèves ou pannes de transport en commun ou marcher 15 minutes avec son enfant sous la pluie.

    Pourtant, on relève le challenge, toutes les semaines !
    Ces séances sont tellement bénéfiques pour l’enfant en difficulté qu’il n’est pas question pour moi qu’ils en manquent une minute…

Pensez également à vous armer de patience car la rééducation peut être longue et lente. Souvent l’école va plus vite car les enseignants ont des programmes à respecter. Faites confiance à votre spécialiste qui permettra que les informations se fixent dans la mémoire de votre enfant.

Conclusion : bilan des galères des parents pour avoir un rendez-vous chez un(e) orthophoniste puis, pour s’y rendre

En conclusion, si on fait le bilan des galères des parents, les voici :

  • Obtenir un rendez-vous chez un ou une orthophoniste dans un délai raisonnable.
  • Obtenir un rendez-vous chez un ou une orthophoniste proche de chez soi ou de son travail ou de l’école de son enfant.
  • Obtenir un créneau compatible avec son activité professionnelle.
  • Budget : même si les consultations sont remboursées, parfois cela peut être un manque à gagner d’un point de vue professionnel sans compter le coût de l’essence ou des transports.
  • Temps passé : les 30 minutes de séance auxquelles il faut parfois ajouter le trajet travail/école/orthophoniste aller et retour.
  • Rééducation longue et lente.

Allez les supers parents, encore un défi pour vous mais un défi qui en vaut la chandelle !
Racontez-nous vos démarches, péripéties et aventures pour vous rendre chez votre orthophoniste en commentaires 😉

C’est également pour toutes ces raisons que nous avons créé Happy Dys qui permet aux parents qui n’ont pas la possibilité de partir de leur travail au milieu de la journée ou qui ne peuvent pas financer ce déplacement ou qui n’ont pas trouvé d’orthophoniste à proximité ou pour toutes autres raisons… d’avoir un début de solution pour aider leur enfant.

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